En 2019, Roger Milla crée l’association Noma Fund, aux côtés de Joseph-Antoine Bell et du médecin épidémiologiste Dr Georges-Barthélémy Nko’Ayissi.

Focus sur cet engagement du “vieux lion”, qui souhaite faire bouger les choses pour qu’enfin, la maladie du Noma ne soit plus un fléau pour les enfants les plus démunis de la planète.

M. Milla, on ne vous présente plus. Ancien footballeur international, vous avez notamment joué en France et au Cameroun, pays dans lesquels vous avez connu de nombreux succès.
Pourquoi avez-vous décidé de vous engager plus particulièrement dans la lutte contre le Noma ?

J’ai effectivement eu la chance de vivre de grands moments tout au long de ma carrière footballistique. En créant Noma Fund, je souhaite mettre ma notoriété et mon énergie au service de causes qui me tiennent à cœur. Lorsque j’ai découvert la maladie du Noma, j’ai tout de suite compris qu’il fallait agir. 

Je croyais avoir déjà vu beaucoup de souffrances à travers toutes les actions humanitaires que j’avais entreprises par le passé en Afrique, notamment par mon engagement dans la Fondation Coeur d’Afrique. 

Lorsqu’en 2018, j’ai pris connaissance de la maladie de Noma, j’ai vu la souffrance des enfants malades et de leurs familles, mais surtout j’ai été saisi par les injustices que représente cette maladie. Il faut savoir que 90% des enfants touchés par le Noma ne survivent pas ! C’est un chiffre qui m’a bouleversé.

Quelle vision avez-vous de la maladie du Noma ? 

Le Noma est la maladie de la pauvreté, c’est une véritable tragédie. La pauvreté entraîne avec elle un ensemble de conséquences dramatiques : malnutrition, méconnaissance de l’importance d’une bonne hygiène bucco-dentaire, manque de moyens pour une détection de la maladie, manque de personnel soignant, manque de matériel médical, manque de structures adaptées à l’accueil des enfants malades et de leurs familles… Chacun de ces manques ne fait qu’aggraver les facteurs de risque de l’apparition de la maladie de Noma. C’est pour moi une profonde injustice. 

On sent malgré tout, derrière votre discours, une note d’espoir. Qu’est-ce qui vous permet de rester optimiste face à cette tragédie ? 

Lorsqu’on m’a expliqué qu’un enfant pouvait être sauvé quand on lui administrait à temps une dose d’antibiotiques, j’ai immédiatement compris que des solutions étaient possibles ; c’est pourquoi j’ai décidé de m’engager pleinement dans cette lutte qui touche de près le respect des droits de l’enfant. 

Aujourd’hui, votre engagement se traduit donc par la création de Noma Fund. Pouvez-vous nous en dire plus à ce propos ?

Noma Fund une association à but non lucratif qui permet de réunir des fonds pour sensibiliser et informer les populations à risque, ainsi que soigner, aider et accompagner les enfants défigurés qui ont survécu au Noma. Le projet de l’association est d’éradiquer la maladie du Noma d’ici 2030 dans les pays africains : cela représente une décennie, une décennie pendant laquelle nos objectifs sont planifiés.

J’invite, à travers Noma Fund, toutes les bonnes volontés publiques et privées, individuelles et collectives du monde entier à nous rejoindre dans ce combat afin que nos enfants atteints par le Noma et notamment ceux qui y survivent, retrouvent leur dignité. 

Je ne suis pas la seule célébrité à m’engager pour la lutte contre le Noma. L’ancien gardien de but Joseph-Antoine Bell est également co-fondateur de l’association. Par ailleurs, le projet “Agir contre le Noma 2021-2030” est soutenu par l’ancien international Samuel Eto’o.

Quels sont précisément les objectifs de Noma Fund ? 

Il faut avant tout mobiliser l’opinion mondiale. Cette maladie existait en Europe il n’y a pas si longtemps, et avec les progrès dans le domaine de la santé, le Noma y a été éradiqué. Je pense qu’un maximum de personnes doivent le savoir pour s’indigner face à cette tragédie qui touche les pays les plus démunis d’Afrique, d’Asie du Sud-Est et d’Amérique du Sud. 

Ensuite, il faut sensibiliser les populations pouvant être exposées à la maladie. Dans un premier temps, 10 pays africains sont concernés : le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée Équatoriale, le Liberia, le Nigeria, la République de Centrafrique, la République Démocratique du Congo, le Sénégal et le Tchad. L’objectif est d’y mener des actions de prévention en aidant les familles les plus pauvres à comprendre l’importance de la nutrition et de l’hygiène buccale. Le but est aussi qu’elles connaissent l’existence de cette maladie afin que dès l’apparition des premiers symptômes, elles puissent se diriger rapidement vers un centre de santé et sauver leur enfant. 

Il faut également mettre en place des structures locales de prise en charge rapide et des centres de réinsertion des victimes de la maladie. Ces structures doivent être totalement construites dans certaines régions ou se spécialiser dans le cadre de structures déjà existantes. Ces structures sont importantes pour diagnostiquer, soigner, accompagner l’enfant et lui permettre à terme de retrouver une dignité et un sens à sa vie. 

Enfin, l’objectif est à terme de construire un hôpital de référence au Cameroun, pour accueillir les malades les plus graves. Cet hôpital sera géré par du personnel médical africain progressivement formé à la chirurgie maxillo-faciale.

Qui sont les partenaires de Noma Fund ?

Ils sont nombreux, c’est la raison pour laquelle dans chaque pays-cible, il y aura une équipe de coordination technique. Cette équipe travaillera avec les responsables ministériels. C’est donc avec le concours des ministères de la santé, de l’éducation et des affaires sociales de chaque pays que nous pourrons atteindre nos objectifs. 

Ainsi, les gouvernements, les écoles maternelles, les écoles primaires, les centres de soins, les associations locales, les associations caritatives déjà existantes et bien entendu les familles sont les premiers partenaires de Noma Fund.

Pour le projet de construction de l’hôpital de référence au Cameroun, le gouvernement nous a déjà octroyé un terrain de 10.000 m² tout proche de l’aéroport, facilitant ainsi les voyages des enfants les plus atteints qui proviennent des dix pays cible. 

Comment, en tant que simple citoyen, est-il possible de lutter concrètement contre le Noma ?

Il existe effectivement 3 façons de participer à ce projet, et de soutenir la lutte contre le Noma :

Chaque don contribuera à financer les différentes actions prévues dans le cadre du projet “Agir contre le Noma 2021-2030”, et notamment les campagnes de prévention et de sensibilisation, la construction de l’hôpital, le déploiement de bénévoles, la fourniture d’antibiotiques et de kits d’hygiène bucco-dentaire… Toutes ces actions nécessitent des moyens de grande envergure, dans les nombreux villages et grandes villes des dix pays du programme.

Cette pétition, rappelant l’effroyable chiffre de 140.000 enfants atteints par le Noma chaque année, sera envoyée aux chefs d’états membres du G20 et de l’ONU (Organisation des Nations Unies). Cela permettra de sensibiliser les chefs d’État et leurs équipes à l’existence de la maladie, afin d’éviter que le Noma reste une maladie négligée. J’espère qu’ainsi, ils comprendront la tragédie vécue par les enfants victimes, et qu’ils feront, comme nous, de la lutte contre le Noma une priorité absolue.

Plus il y aura d’adhérents, plus la lutte contre le Noma sera connue et plus les chances d’éliminer la maladie dans la décennie du projet seront importantes. Les adhérents seront régulièrement mis au courant des avancées des actions sur le terrain et pourront en parler à leur entourage familial, amical et professionnel. 

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